Comme il vous plaira - RTS - Espace2
Hervé Klopfenstein, chef d’orchestre et directeur du Conservatoire de Lausanne
Jeudi, 08 septembre 2011 à 10:15
Ecoutez l'émission Comme il vous plaira, 8 septembre 2011, RTS Espace2
Il aurait pu n’être "que" chef d’orchestre, mais il a dédié sa vie à l’enseignement de la musique. À l’enseignement par la pratique. C’est un bâtisseur, c’est un meneur d’hommes, c’est un caractère… Derrière cette énergie, quelle mélancolie, quelle fragilité ?
Que ce soit à l’Orchestre symphonique et universitaire lausannois, à l’Orchestre symphonique genevois, à la Landwehr de Fribourg (qu’il a dirigée pendant 18 ans), que ce soit comme professeur de direction d’orchestre, ou comme directeur général du Conservatoire de Lausanne (depuis 2010), il impose sa force, sa faconde, ses bons mots (ou ses mots tranchants).
Bien que né dans le "milieu musical" (fils de René Klopfenstein et de Nicole Hirsch), il n’a pas au départ de vocation particulière pour la musique. Au contraire, il la rejetterait plutôt. Et même qu’il rejetterait tout de cette enfance silencieuse, étouffée, lourde de secrets et de non-dits.
C’est par le biais de la poésie, de la chanson, de la guitare qu’il y revient. Il apprend la flûte, joue à la Lyre de Monthey où il découvre, dans un milieu ouvrier, les pouvoirs fédérateurs, libérateurs de la musique (ce qui se confirmera à la Landwehr).
Il étudie la théorie musicale, la direction d’orchestre, dirige des formations importantes, mais c’est comme pédagogue qu’il se réalisera.
Du charisme, de l’autorité, la parole facile (revanche de l’enfance muette), c’est aujourd’hui dans le répertoire romantique qu’il se réalise le mieux, celui où peut s’exprimer une certaine foncière mélancolie. La "note bleue"…
Mais rien de diaphane…
L’homme est un bâtisseur (de maisons, pour le plaisir de les construire ou de les rénover, puis de s’en séparer), un voluptueux (la cuisine !), un visuel (sa passion pour la peinture). Un sentimental ? Sûrement.
Un compositeur de prédilection, pour situer sa famille d’esprit ? Réponse: Brahms.
Charles Sigel - RTS-Radio télévision suisse