© Tribune de Genève, 27.11.2006
Des centaines d’enfants à l’écoute de Schumann
Un concert dédié au jeune public a fait salle comble dimanche au BFM.
Benjamin Chaix
Le choix du petit pain offert à la fin du concert, la qualité de la pomme qui l’accompagne, celle de la branche de chocolat, aucun détail n’est laissé au hasard par Karine Rivollet, l’organisatrice du concert pour enfants donné dimanche après-midi au BFM.
Le confort des jeunes mélomanes non plus. «Nous avons limité le nombre des participants à 800, pour que chacun trouve une place sans gêner les autres», précise-t-elle. «Tous les billets ont été vendus. »
Dissection avec orchestre
Un beau succès pour ce programme d’initiation à la musique classique donné par l’Orchestre symphonique genevois (OSG) et le Quatuor Terpsycordes, trois heures avant de remonter sur la scène du BFM devant un «vrai» public. Au programme, les mêmes pièces – la Symphonie No 4 de Schumann et le Concerto pour quatuor à cordes de Spohr –, présentées pour les enfants d’une manière didactique et sous la forme d’extraits.
Le directeur de l’OSG, Hervé Klopfenstein, manifeste un goût enthousiaste pour l’explication et la démonstration. Au point que certains jeunes enfants se rebiffent: «Il parle trop», se plaint une petite fille. «C’est quand la musique?» demande une autre.
Des questions posées très discrètement, car l’attention du public est bonne en général. D’ailleurs la musique ne se fait jamais attendre très longtemps, entre deux commentaires d’Hervé Klopfenstein, lancé dans une véritable opération de dissection de la symphonie de Schumann. Les moins concernés s’endorment en attendant le goûter. Parmi tous les autres, il y a ceux qui ont bénéficié d’une initiation à ce programme musical dans leur école. Onze classes du primaire ont reçu la visite de concertistes depuis le début de l’année scolaire. De nombreux écoliers sont donc venus au BFM en auditeurs avertis.
La partie musicale a duré presque une heure. Le petit pain et la branche de chocolat laissent peu de place pour les commentaires.
«Ils obéissent super bien au chef. J’aimerais bien être chef», dit un garçon. «Ils sont presque habillés comme un orchestre», remarque une fille. «Mais c’est moche», précise quelqu’un. «Moi je connais la petite musique de nuit, je peux te la chanter», propose une fillette. «C’est de Mozart», complète une autre. «Mes parents disent qu’il faudra écrire la grande musique de jour», conclut la première. Un autre jour.