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Tribune de Genève, le 19 Juin 2001

CRITIQUE. Entre chant et orchestre, un concert de belle tenue.

On dit que les absents ont toujours tort. Vendredi au Victoria Hall, il y avait pas mal d'absents et ils avaient effectivement torts. La faute sans doute à une représentation de Tosca dans la maison d'à côté, le public était plutôt clairsemé pour le concert l'Orchestre symphonique genevois qui proposait une affiche originale et globalement bien maîtrisée sous la baguette de Hervé Klopfenstein.

Le baryton Marc Mazuir se faisait l'interprète de trois mélodies de Henri Duparc sur des textes de Baudelaire (la Vie antérieure, L'Invitation au Voyage) et Coppée (La Vague et la Cloche). Le soliste est au bénéfice d'une voix remarquablement puissante qui lui permet de dominer sans autre problème un orchestre d'ample dimension. On admire également sa musicalité qui sculpte avec intelligence son chant prononcé par ailleurs avec une diction très claire. Les mêmes qualités se retrouvent dans Don Quichotte à Dulcinée de Maurice Ravel, même si Marc Mazuir pourrait se lâcher un peu plus dans la Chanson à boire.

Du même Ravel, l'OSG jouait un Boléro honnête bien que certains passages solos confiés aux vents semblent dépasser les possibilités des musiciens. Au contraire, Les Animaux modèles, ballet de Francis Poulenc, donnait l'occasion à Hervé Klopfenstein de faire sortir le meilleur de son orchestre. Des sonorités opulentes, un beau sens de la construction musicale et des cordes charnues venaient parachever une fort belle prestation.

YAËL HÊCHE